Autre public, autres éléments de communication et de sensibilisation : une attention particulière est adressée aux usager·ères de la plage, locaux ou touristes, pour lutter contre le fléau que sont les mégots de cigarette. Dans ce cadre, le Portel distribue des cendriers en papier et organise des concours de ramassage de mégots. En été, lors du pic d’affluence, 14 ambassadeur·rices bénévoles « Ville et plage propre » rappellent que la propreté est l’affaire de tous.tes.
C’est également à ce public que la mairie souhaite s’adresser lors des « découvertes animées » organisées pendant la période estivale ou via les panneaux d’information présentant la laisse de mer : une accumulation, due aux marées, de débris naturels marins (coquillages, algues, …) ou anthropiques (éléments plastiques, filets…). Celle-ci représente une ressource pour la faune de la plage mais peut aussi être un danger du fait des éléments plastiques s’y trouvant.
Dans ce cadre, la commune a mis en place un nettoyage raisonné de la plage. Durant la période estivale, d’avril à septembre, le nettoyage de la plage est effectué à l’aide d’une cribleuse mécanique nécessaire pour faire face aux flux de déchets produits par les touristes. L'excédent d’algue ramassé étant donné aux jardins familiaux (environ 120 jardins). Sur la période hivernale, le nettoyage est réalisé à la main et est assuré par l’association Rivages propres qui s’engage pour la réinsertion de personnes éloignées de l’emploi. La ville invite très régulièrement les écolier·ères à participer à ce nettoyage. « L’association vient avec des chevaux boulonnais et ça plaît beaucoup aux enfants ! », nous dit Marion Darcy.
Pierre Coppin et Marion Darcy - Le Portel © Mes Voisines
Charte « Plages sans déchet plastique » et bacs à marée
Ces opérations de collecte sont aussi l’occasion d’analyser la nature des déchets présents sur la plage. Trois sources principales sont identifiées : l’activité touristique (évoquée précédemment), le port de pêche de Boulogne-sur-Mer et la station d’épuration du Portel. Issus de l’activité de la pêche, des filets, queues de chaluts, bois de palettes et de chantiers sont retrouvés sur la plage aux côtés de déchets types lingettes, relâchés ponctuellement par la station d’épuration lors d’évènements orageux, par exemple. Des larmes de sirènes (perles de plastique pour l’industrie) s’échouent également et confirment les statistiques : au Portel, 80% des déchets marins proviennent de la terre.
Marion Darcy nous précise tout de même qu’une diminution du nombre de déchets issus de la pêche est observée depuis quelques années en lien avec la mise en place de normes pour encadrer cette filière. Concernant la station d’épuration, des études sont en cours pour que celle-ci soit remise aux normes.
À l’heure actuelle, les déchets plastiques affluent toujours sur la plage du Portel au rythme des marées… Pour une plage plus propre, le Portel invite depuis 2016 chaque promeneur·euse à collecter les déchets trouvés sur la plage pour les déposer ensuite dans un bac à marée situé en bord de plage. Plastiques, emballages, verre, métaux, masques, cordages et filets ou encore caoutchouc peuvent y être déposés. Ces bacs à marée sont vidés par l’association Rivages propres dès que nécessaire. Sur une période de deux mois environ, cela peut représenter jusqu’à 500 kg de déchets. Pour les déchets courants, des poubelles de villes avec tri sélectif sont disponibles sur le front de mer, pour permettre le tri hors-foyer.
Pour formaliser l’engagement de la commune, la charte « Plages sans déchet plastique » a été signée par Pierre Coppin en 2019. Celle-ci a pour objectif de protéger le littoral et sa biodiversité, tout en laissant ces lieux de vie accessibles à tous·tes. La signature de cette charte est un argument de plus pour mobiliser l’ensemble des acteur·rices gravitant autour de la plage. Les commerçant·es de la commune s’engagent aujourd’hui aux côtés de la mairie en évitant au maximum la distribution d’emballages en plastique. Par ailleurs, les signataires de la charte forment un réseau national propice au partage de retours d’expérience.
Laissons le mot de la fin à Marion Darcy pour illustrer l’énergie des équipes du Portel : « Il est nécessaire d’agir maintenant et globalement. Et pour que cela soit efficace, il faut sensibiliser et communiquer énormément. »